Ma vie de quartier est vraiment plaisante. Autour de l’auberge il y a quelques commerces : les uns sont gardiens, les autres soudeurs ou vendeurs de cartes téléphones avec service de secrétariat.
Tous se réunissent dans la journée, assis sur un banc et parlent de choses et d’autres. Ils sont interrompus par les clients ou par les passants qui prennent eux aussi part à la discussion.
Les sujets de conversation tournent autour du foot, bien sûr ! Mais la religion, la place des aînés dans la société, ou l’école publique versus l’école privée, sont des débats enflammés auxquels j’ai eu le privilège d’assister.
Certains d’entre eux sont très pratiquants, ils se retirent donc plusieurs fois par jour pour la prière.
Tous participent à la cérémonie du thé. Avec un petit réchaud, posé à même le sol, et un peu de charbon de bois, la théière est posée sur la braise afin de laissé bouillir le thé. Bien fort (thé vert de Chine) et un peu sucré, il est ensuite servi dans un petit verre, dans lequel tout le monde boit à tour de rôle.
J’ai très vite été adoptée par ce groupe d’hommes (parfois il y a une femme, autre que moi). Certains aimeraient bien que je sois leur 5e épouse (les musulmans ont « droit » à 4 épouses), les autres voulant me convertir à l’Islam et m’invitant à lire le Coran ! Le tout avec énormément d’ouverture d’esprit, d’humour et de respect.
D’ailleurs, je vous laisse, Alassan vient de me tendre le petit verre de thé, c’est à mon tour de le boire avant de le donner au suivant…